Rechercher dans ce blog

mardi 18 mars 2014

La maison de soie - Anthony Horowitz






   Je vais être claire et franche: je n'ai pas aimée ce livre. Du tout. Il continue néanmoins à trôner sur ma plus haute étagère, loin de mon regard, comme un mémento : Ne refait plus JAMAIS cette erreur (semble-t-il me dire d'une voix d'outre-tombe). Mais je ne veux pas faire comme certains internautes qui passent leurs week-end à détruire une oeuvre et un auteur pour le plaisir. Je vais vous parler de faits et tenter d'argumenter mes dires. 

   Tout d'abord, ce livre nous dévoile une affreuse histoire qui avait fait scandale à l'époque du célèbre détective et qui a été retrouvée dans la malle du docteur Watson à la banque Cox & Co de Charing Cross Road, où l'ordre y était inscrit de ne pas la publier avant 100 ans. Deux histoires se mêlent: celle d'un marchand d'art inquiété par un homme à la casquette plate et celle de l'horrible meurtre d'un des Irréguliers de Baker Street, la bande de gamins des rues qui sont les yeux et les oreilles de Holmes, retrouvé avec un étrange ruban de soie blanche au poignet. Les deux affaires semblent plus proches qu'elles n'en n'ont l'air et vont se terminer avec une révélation finale aussi éclatante qu'horrible. L'auteur, Anthony Horowitz, est d'ailleurs surtout connu pour sa série Alex Rider.

Maintenant que vous savez de quoi il en retourne, je vais vous faire part de ce qui m'a fait tiquer:

- L'auteur fait sans arrêt référence à d'autres affaires, rédigées ou justes nommées, du "Canon". Or, les histoires de Sherlock Holmes sont faites pour pouvoir être lues indépendamment les unes des autres et ne font que très rarement références à d'autres affaires. Si l'auteur veut juste nous montrer qu'il a bien appris ses leçon, (c'est de toute façon obligatoire quand on veut écrire une suite !) il n'a de toute façon pas besoin de les mentionner vu qu'en général se sont surtout les fans qui vont le lire et il risque fort de perdre les autres.

- Je n'ai pas retrouvée Sherlock Holmes dans les descriptions que l'auteur nous en fait. Ce qui m'a choquée, c'est que lorsque Sherlock apprend que le garçon est mort, il se met à se lamenter et presque à s'auto flageller par culpabilité. Je connais assez bien Holmes pour savoir que la mort ne le choque que très peu et qu'il n'est pas dans l'émotivité. Je pense qu'il aurait été touché, bien sûr, du sort du jeune garçon mais pour mieux rebondir et que, animé par la colère, il serait parti à la recherche du con**** qui a fait ça. Au lieu de ça, on nous offre un Holmes pathétique, bercé de sentimentalisme et questionnant sur la moralité. Rendez-nous Sherlock Holmes :'( !!!

- Enfin, la fin, bien que prévisible, m'a laissée pantoise. On tombe sur quelque chose de très glauque et je suspecte l'auteur d'avoir voulu faire dans le sensationnel et choquer pour donner plus de goût. Mais ce n'est pas la formule d'un Sherlock Holmes. Doyle ne fait pas dans le sensationnel: il prend des choses étranges et les démystifie ou bien prend des choses banales et les rend surprenantes. Et c'est dans cela qu’apparaît la surprise et le suspense. Je m'étonne d'ailleurs un peu que ce pastiche ait été accepté par les ayants droits du personnage.

   Je vais arrêter ici ma critique. Elle est bien sûr personnelle et vous pouvez lire de nombreuses autres critiques disant le contraire. Ce n'est, bien sûr, pas à moi de vous dicter vos lectures et ce que vous devez en penser mais à vous seul de faire vos choix. Je déconseille juste ce livre aux fans et pense qu'il plaira surement plus aux "novices". C'est néanmoins un roman bien ficelé et bien écrit mais, pour moi, cela reste un bon roman, mais pas un bon Sherlock Holmes. Je vous ai prévenue, faites à votre guise.





La maison de soie de Anthony Horowitz
Editions Calmann-Levy, Collection Suspense et Crime
Paru le 02 Novembre 2011




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire