Âmes sensibles, sortez les mouchoirs, voici un roman poignant et tout en émotions.
Après Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre sur les rescapés du goulag, Ruta Sepetys nous parle d'une catastrophe maritime meurtrière injustement méconnue. Vous voyez le Titanic avec ses 1500 morts ? Multipliez par 6 et vous aurez le nombre de victimes du Wilhelm Gustloff, navire allemand transportant majoritairement des réfugiés torpillé en mer du Nord par un sous-marin russe en 1945.
Ce n'est pas vraiment un spoiler, c'est écrit sur la quatrième de couverture, et cela n’enlève rien au suspense quant à la destinée des principaux protagonistes qui reste en suspens jusqu'à la fin.
Parlons-en d'ailleurs: quatre personnages provenant de quatre pays différents (Lituanie, Allemagne, Prusse et Pologne) vont voir leur destin se mêler à ce navire qui leur semble providentiel. Trois d'entre eux fuient: la retraite des nazis à l'ouest, la violence de l'armée russe à l'est. Chacun à son secret, chacun tente d'échapper à quelque chose. Sont-ils vraiment ce qu'ils prétendent être ?
Contrairement à de nombreux romans sur la Seconde Guerre Mondiale, celui-ci nous apprend vraiment quelque chose et nous fait découvrir des régions et des faits que nous ignorions, dont les manuels d'histoire ne parlent pas (ou peu). Qui savait ce que des milliers de réfugiés d'Europe de l'Est, coincés entre deux feux, avaient traversés ? Qui connaissaient le Cabinet d'Ambre mentionné dans ce roman ? Qui avait entendu parler du Wilhelm Gustloff ? Du Général Von Steuben ? Du Goya ?
A saluer, le travail titanesque de recherche historique mené par l'auteur pendant plus de quatre ans ainsi que le fait que, grâce à ce roman, une voix et une histoire est donnée à ceux qui ont disparus.
Le sel de nos larmes de Ruta Sepetys
Editions Gallimard Jeunesse, Collection Scripto
Paru le 16 Juin 2016
Prix: 16,50 euros
